Sortir la voix : une renaissance - a podcast by Nuccia

from 2020-06-15T11:55:03

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Lorsque nous prenons la parole en public, nous sollicitons  l’attention des autres par notre voix, notre regard, notre gestuelle, le  corps en mouvement... les objets physiques et digitaux dont nous disposons, l'espace qui nous entourent, notre histoire...


 Par  ces mêmes éléments, nous suscitons l’intérêt et le désintérêt, captons  l’attention ou la perdons tout aussi bien. Oser prendre la parole nous  fait alors cheminer dans un va-et-vient relationnel qui se fait et se  défait dans le souffle de nos mots, dans une phrase, un regard, un  geste, une posture, une fraction de seconde. La notion de temps devient  relative à l’émotion suscitée ou l’intention dévoilée.


Du relationnel dans tout ça…  La relation ainsi créée ou recréée de soi aux autres et aussi de soi à  soi, du superflu à l’essentiel, du généraliste au mot qui sonne juste,  du silence au son émis tout simplement, est l’aboutissement de quelque  chose de grand et de caché à la fois, qui se produit en nous. Nous  sortons la voix ! A demi ou totalement nu, avec allégresse ou mots  saccadés, avec peur ou timidité, avec bonheur ou tétanisé : telles sont  les impressions et émotions traduites parfois. Nous sortons la voix ! Comme  le nouveau-né pousse son premier cri, aspire son premier bol d’oxygène  par les poumons, respire par lui-même, exfiltre les éléments qui  peut-être entravaient ses voies respiratoires, signale sa présence au  milieu des autres vivants. Nous sortons la voix et c’est  là tout l’enjeu de l’exercice, si tant est qu’il s’agisse simplement  d’un exercice ou alors, selon moi, de bien plus que cela. La voix est un  peu cet iceberg qui laisse voir une infime partie de ce qu’il est à  l’extérieur alors que la partie cachée est souvent la plus imposante et  la plus importante.


La voix…  Dans une tonalité enjouée, monocorde, à voix haute ou à voix basse, par  ces silences, la voix parlée et la voix chantée, la voix laisse des  traces et l’empreinte de notre identité sonore. Elle est  muable, friable sous la douleur, sensible au vent et perméable aux  émotions. Elle est notre porte-folio personnel, l’écho de toute notre  différence.


Les mots… Avec leurs sens et leurs idées, ils prennent naissance dans l’invisible  et sont apportés par notre souffle, notre diction et notre corps. Ils  viennent ainsi à la vie et pas seulement pas leur signification propre,  aussi par la projection sonore que nous leur donnons. Ils sont épelés,  démembrés, articulés, habités ou pas. Ils ont besoin de sens et de mouvement pour atteindre la portée que nous leur imaginons dans l’inconscient. Sans quoi, ils retombent sans effet, comme des feuilles mortes,  desséchées, inertes, sans vie, comme un désert sans écho, une mer sans  rivage, un soleil sans rayons !


Pour continuer… Lorsque  nous prenons la parole en public, nous re.faisons connaissance avec les  autres, comme une séance de répétition que l’on joue et que l’on  re-joue sans arrêt, mais à chaque fois, c’est différent, les autres sont  différents et nous aussi, nous sommes différents. Nous avons avancé,  nous avons progressé. Et puis on recommence, on avance  encore, on devient meilleur dans la connaissance de soi et des autres,  car on apprend de soi en côtoyant les autres. S’il n’en  est rien, alors on s’interroge, ne pas rester sur un échec. On interroge  cet échec, on se questionne sur les raisons profondes de ce qui nous  bloque et ça, c’est aussi avancer.

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