#31 Economie chinoise : "les nouvelles routes de la soie" - a podcast by BNP Paribas Cardif

from 2019-07-16T00:00:04

:: ::

La Chine est un nouvel acteur mondial dans un monde économique en plein bouleversement. Après avoir abordé sa mutation économique rapide et son marché immobilier en pleine expansion lors du premier podcast, Mathieu Mucherie, chef économiste BNP Paribas Cardif, nous livre à présent sa vision sur la stratégie des dirigeants chinois dans leurs relations avec l’Europe ou les Etats-Unis et sur les opportunités d’investissement des valeurs chinoises.


La Chine est aujourd’hui dans une belle histoire de croissance avec des moyens budgétaires conséquents ce qui peut engendrer, comme lorsqu’un modèle économique réussit, certaines erreurs économiques. Ainsi au vu des choix stratégiques du pays ces dernières années, il est tentant de se demander si la Chine n’est pas en train de commettre certaines erreurs. Leurs routes de la soie et leurs objectifs 2025 peuvent sembler extravagants, comme celui concernant les véhicules électriques par exemple, pourtant les dépenses sont bien gérées et guidées par des considérations géopolitiques. Par conséquent, même si des pertes sont à prévoir, la Chine dans une vision toujours utilitariste, est ambitieuse à un niveau de risque acceptable.


Ainsi les différends avec les Etats-Unis ne sont donc pas particulièrement liés aux routes de la soie mais plutôt à la guerre intellectuelle qui se joue sur la question du libre échange. D’un point de vue purement économique, le libre échange, c'est quelque chose qui doit être total, unilatéral, et inconditionnel. Selon Mathieu Mucherie, il ne faut pas attendre que l'autre fasse du libre échange, il faut être libre échangiste tout court même s’il est possible de trouver quelques subtilités afin de justifier certaines restrictions. La position des Etats-Unis aujourd’hui est de dire que le déficit commercial est tel que seules des mesures tarifaires pourront le réduire. Or, en réalité le déficit américain n’existe pas. A titre d’exemple, la valeur ajoutée d’Apple est captée par les américains alors que statistiquement c’est un produit chinois dans la mesure où Foxconn est installée entre la Chine continentale et Taiwan. Donc tout ce qui est installé en Chine est considéré comme chinois ce qui génère un déficit commercial américain dans les statistiques alors que la valeur n’est pas captée par la Chine mais par les Etats-Unis. Dans la guerre commerciale qui oppose la Chine à Trump, Mathieu Mucherie se demande si les détracteurs de ce dernier ont raison puisqu’en cas de défaite, nous pourrions en ressentir les effets sur les classes d’actifs et sur la croissance de toutes les entreprises.


De plus, la croissance chinoise a été particulièrement sous-estimée, tout d’abord parce qu’elle est si rapide qu’il est difficile de l’enregistrer. Ensuite, elle a été construite autour de l’activité de très grosses entreprises qui ne font plus qu’une faible croissance, comparativement aux PME du secteur privé, beaucoup moins bien représentées statistiquement. Par ailleurs, énormément d’investissements matériels et d’effets qualité sont mal pris en compte, expliquant de fait que la croissance chinoise soit encore sous-estimée.


Enfin, il est intéressant de noter qu’en Chine les opportunités dans les différentes classes d’actifs sont nombreuses : D’une part, comme l’Occident est persuadé qu’il y a plus de risques que d’opportunités en Chine, et que selon Mathieu Mucherie, cette perception est erronée, il y a donc de la valeur sur ces investissements.

D’autre part, parce que les classes d’actifs s’ouvrent sur les nombreuses épargnes nationales domestiques du pays. De plus, une véritable transformation du marché chinois est en cours avec moins de volatilité de la valeur, plus de flux, de quantité et une monnaie forte qui s’internationalise pour devenir pleinement convertible.

Further episodes of Les #RDVExperts

Further podcasts by BNP Paribas Cardif

Website of BNP Paribas Cardif